Si par bonheur vous gratouillez un peu les cordes ou que vous jouiez du piano ou de l'accordéon ou même que vous aimiez pousser la chansonnette, alors là, c'est nous qui serons ravis car pour nous toutes les excuses sont bonnes pour s'asseoir et faire de la musique.
Il vous faut savoir que nous avons une tendance au jardinage et aux produits ménagers bio et adorons partager sur le sujet.
Ainsi si vous souhaitez venir juste pour dormir et ne parler à personne ou même faire la tête vous pouvez le faire aussi, mais vous passerez peut-être à côté d'un petit moment privilégié dont la vie est trop souvent avare.
Un peu de lecture (pour ceux qui aiment) et/ou un peu de musique (pour ceux qui préfèrent ou qui ne veulent pas choisir)
Les deux oncles (1964)
C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Gaston L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts Moi, qui n'aimais personne, eh bien, je vis encore |
Maintenant, j'en suis sûr, chers malheureux tontons Vous, l'ami des Tommies, vous, l'ami des Teutons Si vous aviez vécu, si vous étiez ici C'est vous qui chanteriez la chanson que voici |
Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé Que vos veuves de guerre ont enfin convolé Que l'on a requinqué, dans le ciel de Verdun Les étoiles ternies du maréchal Pétain |
Chanteriez, en trinquant ensemble à vos santés Qu'il est fou de perdre la vie pour des idées Des idées comme ça, qui viennent et qui font Trois petits tours, trois petits morts, et puis s'en von |
Maintenant que vos controverses se sont tues Qu'on s'est bien partagé les cordes des pendus Maintenant que John Bull nous boude, maintenant Que c'en est fini des querelles d'Allemand |
Qu'aucune idée sur terre est digne d'un trépas Qu'il faut laisser ce rôle à ceux qui n'en ont pas Que prendre, sur-le-champ, l'ennemi comme il vient C'est de la bouillie pour les chats et pour les chiens |
Que vos fill's et vos fils vont, la main dans la main Faire l'amour ensemble et l'Europ' de demain Qu'ils se soucient de vos batailles presque autant Que l'on se souciait des guerres de Cent Ans |
Qu'au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main Mieux vaut toujours remettre une salve à demain |
On peut vous l'avouer, maintenant, chers tontons Vous l'ami les Tommies, vous l'ami des Teutons Que, de vos vérités, vos contrevérités Tout le monde s'en fiche à l'unanimité |
Que les seuls généraux qu'on doit suivre aux talons Ce sont les généraux des p'tits soldats de plomb Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant Malbrough qui va-t-en guerre au pays des enfants |
De vos épurations, vos collaborations Vos abominations et vos désolations De vos plats de choucroute et vos tasses de thé Tout le monde s'en fiche à l'unanimité |
O vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas" |
En dépit de ces souvenirs qu'on commémor' Des flammes qu'on ranime aux monuments aux Morts Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous Révérence parler, tout le monde s'en fout |
Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin Un p'tit forget me not pour mon oncle Martin Un p'tit vergiss mein nicht pour mon oncle Gaston Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons |
La vie, comme dit l'autre, a repris tous ses droits Elles ne font plus beaucoup d'ombre, vos deux croix Et, petit à petit, vous voilà devenus L'Arc de Triomphe en moins, des soldats inconnus |
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